Qui n’a pas dansé sur les rythmes endiablés de « I Love America » et « Où sont les femmes ? » ? Suisse, Français de cœur établi à Barcelone, Patrick Juvet s’en est allé au mois d’avril dernier. JE SUIS MUSIQUE vous fait découvrir les facettes méconnues de cet artiste complet qui n’était pas qu’une star du disco mais une véritable égérie plantaire au cours d’une interview souvenir exceptionnelle.
Trop souvent réduit à l’image du « chanteur à minettes » des années 70, ou à celle de la Disco-star androgyne, créateur de tubes internationaux comme « Où sont les femmes ? » et « I Love America », Patrick Juvet était bien plus que cela… Il aura fallu sa triste disparition le 1 er avril dernier, à 70 ans, pour que quelques uns de ses contemporains et de rares connaisseurs rendent hommage au mélodiste hors-pair et à l’artiste avant-gardiste qu’il a été, rappelant au passage qu’il a croisé la route de légendes comme Claude François, Daniel Balavoine, Jean-Michel Jarre, ou encore Françoise Hardy. En 1995, nous l’avions rencontré, alors qu’il revenait au devant de la scène avec un premier « Best of ». Enfin débarrassé de ses démons destructeurs, il nous racontait alors ses bonheurs passés et ses blessures intérieures. À notre tour, nous voulions saluer le petit prince de la chanson, véritable génie de la musique populaire injustement sous-estimé de son vivant, en vous offrant cette interview souvenir, rétrospective émouvante de sa « Musica » si belle et si singulière, alors que l’intégralité de son catalogue chez Universal sera bientôt disponible en version digitale …
– Tu es né à Montreux le 21 août 1950, dans quel milieu ?
Mes parents étaient commerçants. Mon père vendait des radios, des télés et des disques. Très jeune, j’ai donc pu avoir des disques gratuitement. A 7 ans, je suis entré au Conservatoire de piano, que j’ai fréquenté jusqu’à l’âge de 17 ans. J’y ai acquis de bonnes bases classiques. Puis, j’ai fait les Arts Déco pendant un an, mais sans grande conviction. Je voulais déjà absolument être chanteur, en tout cas compositeur, car j’avais déjà composé quelques musiques, mais pour cela, il fallait monter à Paris et je n’avais pas d’argent. Un jour un copain m’a proposé de le remplacer pour un défilé de mode comme mannequin, parce qu’il était malade. Pendant ce défilé, une maison de couture allemande m’a proposé un contrat d’un an. Je suis parti en Allemagne, où je suis finalement resté deux ans, le temps de faire un peu d’argent pour venir enfin à Paris.
– Comment s’est déroulée ton arrivée ?
J’ai connu une trajectoire assez « classique ». J’ai essayé de passer des auditions dans des maisons de disques. Mais on était au mois d’août, et tous les gens importants étaient en vacances. En attendant, je suis descendu sur la côte d’Azur, où j’ai claqué un fric fou. En octobre, je suis revenu sur Paris, où j’ai galéré un peu. Seul Etienne Roda-Gil, chez Pathé-Marconi, aimait bien ce que je faisais, mais il s’occupait beaucoup de Julien Clerc et avait peu de temps à me consacrer. Il me faisait trainer… Lire la suite
Propos recueillis par Eric Chemouny et Gregory Guyot pour JE SUIS MUSIQUE, le magazine digital de la musique élégante et populaire.
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Crédits photos sur le site JE SUIS MUSIQUE
- 2 juin 2021