Les CCE, une institution au service des entrepreneurs français à international

Le monde des Français à l’étranger, de l’expatriation et du rayonnement de la France à l’international comprend un grand nombre d’acteurs plus ou moins connus mais qui ont un but commun. Focus sur les Conseillers du commerce extérieur avec Alain Taieb, Président du groupe Mobilitas, récemment élu administrateur de l’UFE Monde.

Qui sont le CCE et quelles sont leurs missions ?

La décision de créer le CNCCCEF il y a plus d’un siècle est une fois de plus une idée française et géniale. Peu d’États d’ailleurs nous ont suivis depuis et beaucoup nous envient aujourd’hui.

Nous sommes 4300 entrepreneurs ou cadres-experts ayant une connaissance du commerce extérieur extrêmement bonne parce que nous avons tous vécu des succès et des épreuves, gagné et perdu des marchés contre tous nos compétiteurs de toutes nationalités sur tous les continents.

Il y a 4 piliers qui caractérisent l’action des CCE et ce à la demande des pouvoirs publics. Premièrement l’appui aux PME pour l’international, deuxièmement la formation de la jeunesse à l’international.

Pour moi, ces deux piliers font un bloc complet, indissociable et qui devrait représenter les 3/4 de l’action et du temps consacré par les CCE dans le monde entier et en France.
Un déficit du commerce extérieur de la France est lié principalement à l’absence de plus d’une centaine de milliers de PME françaises à l’international.
Ces PME ainsi que tous les jeunes diplômés qui les rejoindront, doivent être projetés sur les 5 continents. Lorsque cette opération sera réussie, elle prendra certes de nombreuses années, le déficit commercial de la France ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Le troisième pilier est le Conseil aux pouvoirs publics. Comme je l’ai indiqué précédemment il n’y a pas plus riche expérience que celle des hommes et femmes sur le terrain (4300 quand même qui ont tous réussi leurs carrières internationales et ont été « nommés » de ce fait ! ) qui tous les jours sont confrontés à la compétition internationale, aux difficultés réglementaires, environnementales ,culturelles, linguistiques aux 4 coins du monde.

Ces conseillers connaissent aussi les points faibles de nos dispositifs ou de nos entreprises. Leurs conseils doivent être affinés, francs et sincères et je souhaite que nous échangions avec les pouvoirs publics dans un esprit de totale confiance (pour leur dire parfois, respectueusement, que certains freins du commerce extérieur sont ….à l’intérieur… dans la salle d’entrainement que représente notre marché intérieur).

Le quatrième pilier est , l’attractivité du territoire qui a été confié au CCE depuis peu, une douzaine d’années, après avoir été confiée à Business France par les pouvoirs publics.

Il consiste à faire que des investisseurs étrangers soient intéressés par la France, y investissent et créent des richesses et des emplois. Ce quatrième pilier se veut générateur de richesses et d’emplois sur le territoire national et les CCE s’y consacrent avec discipline et loyauté même si leurs cerveaux sont plus façonnés pour aller à la conquête de marchés en Chine, en Australie et aux États-Unis plutôt que d’inviter les concurrents de ces pays à venir s’installer en France pour y créer des emplois.

Comment voyez-vous l’évolution des CCE ?

Le président Alain Bentéjac a mis en ordre de marche l’institution. Elle est appréciée et connue des pouvoirs publics. Elle s’est renforcée juridiquement et financièrement. Il a mis en place un comité d’éthique, un comité de la parité et de nombreux autres outils utiles. Un esprit de corps a été créé. Une magnifique organisation a été refaçonnée et est prête… Maintenant, il a décidé de passer la main.

J’ai été élu par mes pairs, administrateur de cette noble institution et enfin, désigné par Alain Bentéjac, président actuel des CCE, comme membre du bureau exécutif comprenant 8 personnes ayant la charge de la coordination des actions des CCE au travers le monde et en France.

J’ai informé le comité que je me représentais comme administrateur mais également que je briguais sur la foulée la présidence des CCE pour la mandature à venir de juin 2023 à juin 2026.

Mon ambition pour notre institution comme celle de tous mes collègues est très vaste. Le profil du futur président des CCE va vraisemblablement changer et je dirai même qu’il devrait nécessairement changer.
Des entrepreneurs doivent être à la manœuvre et mettre en place des plans d’action qui soient précis, pragmatiques, consensuels. C’est ce que je vais proposer à mes collègues, les 4 300 CCE de par le monde. Un projet précis enrichi de leurs apports pendant les mois qui viennent. Une feuille de route sur 3 ans. Des moyens financiers et humains mis en œuvre et des objectifs très précis et mesurables à atteindre tous ensembles.

 

Alain Taieb est à la tête de Mobilitas, une ETI patrimoniale française à vocation viscéralement internationale. Il a passé la plus grande partie de sa vie sur plusieurs continents – Afrique du Sud, Tunisie, Cameroun, Grande-Bretagne. Depuis le 25 mars, il est également administrateur de l’UFE Monde.

Nos thématiques