au coeur de la Chine
« Seize heures, c’est le rush dans les couloirs et les escaliers de l’usine. Le bâtiment se vide en quelques minutes, direction les parcs à vélos et les grands bus articulés blancs et verts.
Quand tout est calme et semble désert, Zhao Zhen me tend une petite clef jaune en me faisant comprendre que c’est celle du bureau. Puis il se prépare à partir en m’expliquant que je dois attendre jusqu’à cinq heures pour fermer moi-même à clé. Peut-être est-ce la contrepartie de la pause repas plus longue dont bénéficient les expatriés ? J’en profite pour mettre un peu d’ordre dans mes affaires, aménager mon nouvel univers de travail. Je n’ai jamais vu des meubles aussi mal finis, pas un seul des tiroirs de mon petit bureau ne ferme correctement. Pire, le panneau avant du tiroir du haut n’est mortaisé que d’un côté et il me faut le tirer avec précaution pour éviter qu’il ne se déboîte. »
A la fois récit intimiste et compte-rendu désabusé des errements d’une collaboration industrielle chaotique, ces « carnets de Chine » nous décrivent avec pudeur et talent les aspects les plus inattendus, les plus cocasses, les plus triviaux mais aussi les plus attachants de « l’usine du monde » et d’une Chine traditionnelle toujours aussi étonnante. |
L’auteur
De son arrivée à l’usine jusqu’aux relations d’amitié qu’il tisse avec les Chinois, Christophe Tanguy n’omet rien de ses étonnements quotidiens.
Christophe Tanguy est membre de l’UFE Norvège