Anthony, 28 ans, expat à Moscou

« J’aime la Russie et la Russie aime la France ». Anthony illustre parfaitement la tendance de sa génération : 28 ans et déjà 7 ans d’expérience à l’international. Si l’on résumait son parcours en quelques mots, ce serait : « La passion de l’entreprise ». Et c’est en Russie qu’il la découvre. Il a tout juste 23 ans lorsqu’il y pose les pieds dans le cadre de ses études de commerce. Séduit par les contrastes et les opportunités de ce pays vertigineux, il décide de s’y expatrier.

L’attrait irrésistible de l’international

C’est suite à une première expérience à Malte que vivre à l’étranger s’est imposé à Anthony comme une évidence. « Je suis parti à Malte pour travailler quelques semaines et je me suis retrouvé dans une équipe qui réunissait plus de 20 nationalités. Ce fut une révélation pour moi. Les barrières du monde s’effondraient. »

Il se lance alors dans des études de commerce international et passe une année complète en Angleterre. À son retour, la crise économique de 2008 survient. Il comprend que la compétition sera d’autant plus féroce. Pour se distinguer des autres étudiants, il lui faut se diversifier. Il se lance dans l’apprentissage du russe et noue ses premières amitiés avec des Russes.

Ce choix fut judicieux. Peu de temps après, il apprend en effet la possibilité d’intégrer, dans le cadre de son master, le MGIMO à Moscou (Institut d’État des relations internationales). Autrement dit : l’école des diplomates russes. Il n’hésite pas une seule seconde pour tenter sa chance. Il réussit les entretiens et, quelques jours plus tard, son rêve devient réalité : il pose ses bagages à l’étranger.

La Russie et son amour de la culture

Métro

Lorsqu’Anthony arrive en Russie, il est impressionné par l’accueil que ses amis russes lui réservent …« De suite, j’ai reçu en accueil formidable. Les Russes que je connaissais d’avant se sont occupés de tout. Ils m’ont trouvé un appartement, ils m’ont donné un téléphone portable, j’ai été invité à tous les anniversaires, j’ai rencontré leurs parents. »

… et par l’amour de la Russie pour la culture française.

« J’ai rencontré énormément de jeunes Russes, et notamment des jeunes femmes qui avaient lu davantage de littérature française que moi. Un jour, j’ai assisté à un concours à destination des lycéens russes. Ils devaient écrire sur le sujet  « Décrivez votre madeleine de Proust ». J’ai été impressionné par le niveau de leur français et la qualité de leur réflexion. Il y a des copies que je n’aurais pas pu écrire moi-même ! Ça force à la modestie. »

C’est incontestable : la Russie et la culture, depuis la littérature jusqu’aux beaux arts en passant par la musique, ne font qu’un. D’où une volonté de rendre la culture accessible à tous.« Pour 12 euros, tu as des places pour écouter l’orchestre philharmonique de Moscou au conservatoire national. Pour 5 euros même, tu peux écouter de très beaux concerts dans d’autres salles magnifiques ! »

En revanche, pour un ballet au théâtre Bolchoï, le tarif peut aller jusque 150 euros. Cela souligne un autre aspect significatif de la Russie : ses contrastes, qu’Anthony qualifie d’extrêmes.« D’un côté, il y a des gens extrêmement brillants : des entrepreneurs, des chercheurs, des philosophes et, d’un autre côté, des gens qui ne sont pas du tout éduqués. En terme de richesses, c’est pareil : des gens extrêmement riches et d’autres extrêmement pauvres.  »

Un esprit d’entreprise soutenu et encouragé

En sortant du MGIMO, Anthony travaille sur des projets de business développement auprès de start-ups. Ceci l’amène à décrocher un poste chez Publicis à Moscou, où il est chargé de développer la stratégie commerciale de différents clients.

Il découvre le monde de l’entreprise au travers de son métier et développe sa fibre entrepreneuriale. En parallèle, il travaille ponctuellement comme freelance pour des start-ups françaises en Russie. Entreprendre en Russie est facilité par une forte volonté d’encourager les initiatives personnelles. « Si t’as une idée en Russie, t’en parles et tu vas toujours trouver quelqu’un qui va mettre l’argent sur la table. Les Russes investissent personnellement et savent prendre des risques pour soutenir l’esprit entrepreneurial. 
Ce n’est pas le cas en France … »

Un des critères de réussite : l’aspect humain.

« Il faut être bien connecté en Russie pour connaître les bons réseaux, les bons fournisseurs. […] L’avantage, quand tu as des amis là-bas, c’est que les Russes sont très fidèles en amitié. » Contrairement aux préjugés qui nuisent à la Russie, Anthony explique que les Russes aiment s’associer aux étrangers, quelles que soient leurs nationalités. Cet esprit critique, il admet l’avoir acquis grâce à son expatriation.

Toutefois, comme à chaque fois dans les affaires, il ne faut pas être naïf : les Russes sont très pragmatiques, toute association exige une contrepartie.

Anthony et l’Union des Français de l’étranger

Portrait UFE

Toujours en quête de nouvelles rencontres, Anthony a rapidement adhéré à l’Union des Français de l’étranger (UFE), où il prend les fonctions de secrétaire général. C’est dans ce cadre qu’il a eu l’occasion d’accueillir la Fédération française d’athlétisme (FFA). « La FFA organisait un événement à Moscou et ils ont sollicité le soutien de l’UFE. On leur a trouvé des volontaires et des chauffeurs. On a accompagné les délégations. Il y avait Jean Galfione et plusieurs médaillés olympiques. J’ai même pu faire visiter la ville à Marie-José Pérec ! »

Portrait UFE

Quelquefois, ce sont des services ponctuels qu’il prend plaisir à rendre. « Une fois, c’est l’ancien président de France Télévisions qui m’appelle pour un problème de billet de train à Moscou ! »

Anthony voit là autant d’occasions de favoriser les relations entre la Russie et la France. Car même s’il est expatrié, il n’en reste pas moins Français. « On est jamais autant Français que lorsqu’on est à l’étranger. »

Nul doute que son enthousiasme et l’esprit d’entreprise qu’il s’est forgé grâce à son expérience à l’étranger lui ouvriront des horizons aussi vastes et imprévisibles que les paysages de Russie.

Anthony vient de rentrer à Paris mais il se tient à votre disposition pour répondre à vos questions sur la Russie ! Contactez-nous info@ufe.org

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