En mémoire de Paulette Brisepierre
Le 5 septembre dernier s’est déroulé à la Basilique Sainte Clotilde à Paris une messe en souvenir de madame Paulette Brisepierre, défenseur infatigable des Français de l’étranger et membre active de notre association durant de nombreuses années, disparue cet été à l’age de 95 ans.
A cette occasion, le Sénateur Christophe-André Frassa lui a rendu hommage.
Allocution du Sénateur Christophe-André Frassa
C’est dans le calme et la sérénité, entourée de sa famille et de souvenirs que, tour à tour, chacun de ses enfants et petits-enfants lui ont rappelés que Paulette s’est endormie le 8 juillet dernier.
Elle repose désormais sous un immense manteau de fleurs et sous cette chaleur du Maroc qu’elle aimait tant et qu’elle réussissait incroyablement à supporter.
Seul un fin spécialiste pourrait traduire l’amour que Paulette eut, dans ses derniers mois de vie, pour ce petit chat dont elle ne pouvait plus se séparer. Elle qui aimait tant ses chiens.
Peut-être parce que les chats, dit-on, ont sept vies ?
Combien Paulette a-t’elle eu de vies ?
Quand je regarde son parcours, tous ces chats, si mythiques soient-ils, peuvent irrémédiablement s’incliner devant cette véritable aventure humaine que fut la vie de Paulette Brisepierre.
Chers amis,
Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour honorer la mémoire d’une femme qui aura eu plusieurs vies.
Des vies riches, des vies exaltantes, des vies incroyablement différentes et qui lui auront fait parcourir notre monde.
Des vies également marquées par d’indescriptibles souffrances mais aussi de formidables joies.
Des vies qui auront enrichi Paulette Brisepierre par ceux qu’elle aura croisés et qui auront immanquablement enrichi celles et ceux qui l’auront croisée à un moment où à un autre.
Des vies, enfin, dont Paulette n’aura jamais voulu n’être qu’une simple actrice d’une mise en scène conçue par d’autres.
Son parcours fut pensé, son parcours fut réfléchi, son parcours fut contrôlé de mains de maître à l’image de sa dextérité à piloter son bolide dans les rues de Paris et les cours des palais de la République.
Sur ce dernier point particulier -et par respect pour sa mémoire- je tairais les petits accrocs de carrosserie qui n’étaient, comme tout le monde le sait pertinemment, jamais de son fait…
Paulette Brisepierre était une femme de caractère, une femme forte, une femme engagée, une femme entière.
Telle sera l’image qu’elle laissera dans les mémoires des plus grands qu’elle aura côtoyés comme dans celles des plus petits qu’elle aura écoutés et aidés.
Elle était également une femme du monde et une gourmande des ors de la République. Elle ne s’en cachait pas, ils étaient ses pêchés mignons.
Tout comme cette coupe de champagne qu’elle aimait tant lever avec ceux qu’elle aimait, même dans ses dernières heures, m’ont dit plusieurs des membres de sa famille.
Permettez-moi ce clin d’œil en l’imaginant nous regarder d’en-haut.
Quel ne serait pas son plaisir d’être ici aujourd’hui et de recevoir, par la présence de chacune et chacun d’entre vous, tant de témoignages d’amitiés.
Et que dire de son élégance qui témoignait autant de son respect d’elle-même que respect qu’elle portait aux autres.
Avec Paulette -prénom qui m’est si cher dans ma vie personnelle- nous ne nous serons jamais vraiment quittés.
Et tous ceux qui auront travaillé pour elle ou avec elle auront toujours mis un point d’honneur à lui apporter la plus efficace des coopérations mais également une profonde affection.
Nous avons tous été un peu ses enfants d’adoption quitte à en rendre jaloux ceux pour qui elle n’avait pas toujours le loisir de trouver le temps.
Beaucoup ici ont vu s’effondrer un pan de leur vie en juillet dernier.
Beaucoup, réunis aujourd’hui, se souviendront d’une collègue, d’autres d’une amie, certains d’une confidente, plusieurs d’une référence.
Il est de ces jours, chers amis, où les cérémonies auxquelles nous sommes pourtant tous si rompus, revêtent un caractère tout à fait singulier.
De ces jours où l’on se sent particulièrement ému d’avoir à se souvenir d’un exceptionnel destin empreint d’engagement, de dévouement et d’une dignité intransigeante face à l’adversité.
Alors chère Paulette, de ce pupitre parisien, avec vous tous réunis, avec sa famille et ses amis, nous t’envoyons, portées par les vents, nos pensées les plus affectueuses vers Marrakech.
Je t’embrasse affectueusement.