#COVID -19 Lettre au Président de la République

Le Président de l’UFE, François Barry Delongchamps, a adressé au Président de la République Emmanuel Macron une lettre pour s’enquérir du  plan d’évacuation des Français de l’étranger dans les pays où les infrastructures sanitaires ne permettront pas des conditions de soins suffisantes.

Voici le texte de cette lettre :
 
« Paris, le 26 mars 2020
 
 
Monsieur le Président de la République,
 
Lors de votre allocution devant les Français le 17 mars dernier, vous vous êtes adressé aux Français de l’étranger pour leur dire : « Je veux dire à tous nos compatriotes qui vivent à l’étranger qu’ils doivent se rapprocher des consulats et des ambassades et que nous organiserons le rapatriement ».
 
Le 20 mars 2020, dans une interview à France Info, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean Yves Le Drian, précisait, s’agissant de nos compatriotes résidant à l‘étranger : « nous leur conseillons de rester chez eux, dans l’état actuel des choses, sauf des urgences sanitaires qu’ils pourraient répertorier auprès des consulats ou des ambassades ».
 
Enfin, le 23 mars, M. Jean Yves Le Drian, évoquant la situation des voyageurs français à l’étranger, constatait, dans le Figaro : « je n’ignore pas que beaucoup de nos compatriotes sont en attente et s’impatientent ». Il ne disait rien en revanche des Français établis hors de France.
 
C’est la raison pour laquelle, le même 23 mars 2020, après plusieurs échanges avec les services compétents du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, je lui demandais de bien vouloir m’indiquer s’il existait pour les Français établis à l’étranger un plan d’évacuation d’urgence pour ceux qui seraient atteints par l’épidémie du coronavirus, au moins dans les pays dépourvus d’infrastructures sanitaires correctes.
 
Je précisais que cette question se posait déjà, et se posera avec davantage d’acuité lorsque la vague de l’épidémie atteindra de plein fouet les pays les plus pauvres dépourvus d’infrastructures hospitalières suffisantes.
 
Je rappelais que notre pays avait, dans un passé relativement récent, systématiquement vacciné tous les Français résidents à l’étranger contre le H1N1.  Il serait cette fois particulièrement approprié de prévoir au moins un dispositif de détection et, le cas échéant, de rapatriement des cas graves vers des structures médicales pré- identifiées. Naturellement, la prise en charge par l’Etat des frais d’une telle opération devrait également être prévue.
 
Un tel dispositif ne s’improvise pas.
 
Or je n’ai à ce jour reçu aucune réponse à ces questions. 
 
Monsieur le Président de la République, en ma qualité de Président de l’Union des Français de l’Etranger, association reconnue d’utilité publique présente dans le monde entier, je me fais l’interprète de l’inquiétude légitime des communautés françaises. 
 
Je m’adresse à vous, confiant dans la parole des plus hautes autorités de l’Etat, pour que nos compatriotes installés à l’étranger ne soient pas pris au dépourvu lorsque l’urgence se présentera, et qu’il sera nécessaire d’organiser le rapatriement.
 
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de mon profond respect.
 
 
François BARRY DELONGCHAMPS « 
 
Nous vous tiendrons bien entendu au courant des suites données à cette lettre.
 
Nos thématiques