Retraites et rachat de trimestres : nos conseils

Votre relevé de carrière présente des périodes manquantes. Le rachat de trimestres peut vous permettre de combler ces « trous « . Quels trimestres racheter, comment, à quel coût ? Quelques conseils sur un dispositif très prisé mais pas toujours maitrisé, et notamment les rachats devenus potentiellement inutiles depuis la réforme adoptée en 2023.

Rachat de trimestres : de quoi s’agit-il ?

Si votre relevé de carrière présente moins de 4 trimestres pour certaines années, il vous est possible de racheter les trimestres manquants.

Le dispositif le plus connu et accessible à tous est le versement pour la retraite (VPLR), très souvent désigné comme rachat des trimestres d’études supérieures. Il permet de racheter les périodes d’études mais aussi les années incomplètes, pendant lesquelles les salaires enregistrés étaient insuffisants pour valider 4 trimestres.

Ce dispositif permet de valider des trimestres qui seront reconnus pour la durée de carrière globale, tous régimes confondus (option 1), voire à la fois pour la durée de carrière globale et la durée d’assurance dans le régime de rachat (option 2).

Le rachat en option 1 parce qu’il augmente la durée de carrière globale permet de bénéficier plus tôt du taux plein et d’améliorer l’ensemble des retraites (de base comme complémentaires).

D’autres dispositifs existent.

En France, le dispositif de rachat Madelin permet aux assurés cotisant à la Sécurité sociale des Indépendants (SSI) de racheter pour les 6 dernières années, dont le revenu définitif est connu, la totalité des trimestres manquants par année. Il permet de valider les trimestres pour la durée de carrière globale, pour la durée d’assurance à la SSI et d’améliorer le revenu annuel moyen.

D’autres dispositifs peuvent exister pour ceux qui ont cotisé à l’étranger dans un pays ayant signé une convention de sécurité sociale avec la France, par exemple, la Belgique ou le Royaume-Uni.

5 conseils pour bien racheter

1-Rachetez utile

Ne rachetez que les trimestres dont vous avez besoin, soit pour liquider vos retraites au taux plein, soit pour minorer l’abattement pour trimestres manquants.

Le rachat est donc inutile si vous avez déjà atteint l’âge du taux plein garanti (67 ans) ou si après rachat, il vous manque toujours 20 trimestres ou plus (dans la mesure où l’abattement maximum correspond à 20 trimestres manquants).

Bon à savoir ! Même s’ils vous permettent d’atteindre le nombre de trimestres requis pour le taux plein avant l’âge légal, les trimestres rachetés ne vous autoriseront pas à prendre une retraite anticipée avant cet âge !

2- Comptez vos trimestres

Vérifiez attentivement les informations transmises par les caisses ou accessibles en ligne sur votre espace personnel. Comptez précisément les trimestres déjà acquis : trimestres cotisés en France, à la CFE, jobs d’été, service militaire… Pensez aussi à la majoration de durée d’assurance (MDA) pour les enfants.

Ajoutez les trimestres cotisés à l’étranger (cotisations volontaires ou dans le cadre de conventions de sécurité sociale).

Bon à savoir ! Selon les pays d’expatriation, les règles varient (conventions bilatérales, accords européens, cumul de conventions… ). Ne faites pas d’erreur en décomptant vos trimestres cotisés à l’étranger !

3-Rachetez au meilleur prix

En fonction de l’âge de l’assuré, du dispositif choisi et des salaires perçus, le coût du trimestre racheté peut atteindre 6 684 € par trimestre.

Ainsi, pour le VPLR, dispositif le plus coûteux, le barème en 2025 est de 4 510 € par trimestre pour un rachat à 62 ans en option 1 et de 6 684 € en option 2, si vos salaires ou revenus sont supérieurs à 47 100 €.

Ce tarif est moins élevé si vous rachetez des trimestres auprès du régime de base des professions libérales.

Bon à savoir ! Il existe des réductions. Les jeunes, notamment, qui rachètent dans les 10 ans qui suivent la fin de leurs études bénéficient d’une réduction forfaitaire.

4- Mesurez l’impact sur vos retraites

Évaluez l’impact du rachat sur vos retraites afin de mesurer l’intérêt de l’opération.

Dans certains cas, mais pas pour tous, le rachat, effectué auprès d’un régime de base, aura un impact sur toutes les retraites françaises, y compris les retraites complémentaires Agirc-Arrco, Ircantec ou Cipav. Plus la carrière en France aura été longue et les droits acquis auprès de ces régimes élevés, plus le rachat sera rentable.

5 – Tenez compte de la déductibilité fiscale

Si vous payez des impôts en France, le rachat, comparable à une cotisation sociale, est déductible, tout d’abord, des revenus d’activité, ensuite des pensions qu’il a contribué à optimiser et enfin au titre des charges déductibles du revenu brut global. Toutefois, il ne peut pas donner lieu à crédit d’impôt.

Bon à savoir ! Le versement pour la retraite est déductible des revenus de l’année du paiement. Si vous rachetez 3 années ou plus, il est possible d’étaler le versement.

Réforme des retraites : quelles conséquences ?

Si vous avez racheté des trimestres avant la réforme, vérifiez que vous n’en avez pas trop racheté, certains sont peut-être devenus inutiles.

Exemple :

Un assuré né en 1965 avait prévu de demander ses retraites dès 62 ans. Avant la réforme, il a racheté 4 trimestres afin de justifier, à cet âge, des 169 trimestres requis pour le taux plein.

Avec le recul de l’âge de départ, il devra travailler jusqu’à 63 ans et 3 mois. Il validera donc 5 trimestres de plus, durant cette durée de carrière supplémentaire. Ainsi, il aura engrangé 174 trimestres au total soit 2 trimestres de plus que les 172 trimestres requis pour son année de naissance.

Il pourra obtenir le remboursement des 2 trimestres devenus inutiles.

Tous les assurés nés à partir du 1er septembre 1961, qui n’ont pas encore fait valoir leur droit à la retraite et ont effectué le versement pour la retraite avant le 15 avril 2023, pourront obtenir le remboursement de rachats devenus inutiles, à condition d’en faire la demande avant le 14 avril 2025.

Le montant versé sera revalorisé en appliquant le coefficient de revalorisation des retraites.

En contrepartie de la déduction sur le revenu imposable accordée lors du rachat, le remboursement constituera un complément de revenu imposable l’année de perception.

Convention fiscale, carrière étrangère plus ou moins longue, possibilité de racheter dans de bonnes conditions… chaque cas est unique. Faites-vous aider !

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