Quels liens les Français de l’étranger entretiennent -ils avec la France ? Quelles sont leur préoccupations ? Après la situation post-covid en 2020 et les échéances électorales en 2021, que nous apprend cette nouvelle édition de l’Observatoire de l’expatriation Banque Transatlantique qui interroge nos compatriotes expatriés sur l’investissement immobilier, en France et dans leur pays d’accueil ?
Depuis 2020, la Banque Transatlantique, en partenariat avec l’UFE et l’institut de sondages Opinionway, consulte les Français de l’étranger via L’Observatoire de l’expatriation.
Menée du 6 au 18 janvier 2023, la consultation a recueilli près de 5 000 retours. Voici les principaux enseignements à retenir de cette consultation.
L’immobilier, un investissement qui a la cote auprès des Français expatriés
• Pour leur avenir, la moitié des expatriés (52 %) déclarent qu’ils ont l’intention d’acheter au moins un bien immobilier.
• 30 % possèdent déjà un bien en France, et plus d’un quart (29 %) a l’intention d’en acheter au moins un.
• L’achat en France est majoritairement motivé par le retour en métropole pour la retraite (55%).
• En France, le premier frein à l’achat est le prix de l’immobilier (45 %), suivi par la fiscalité (36 %) et l’accès au crédit (24 %).
Les Français ont toujours chéri l’investissement immobilier, le considérant comme une valeur refuge. L’investissement dans la pierre demeure une véritable tradition française au sein de la population expatriée : 77 % d’entre eux sont déjà propriétaires d’au moins un bien.
L’achat est envisagé comme un investissement sûr pour les Français de l’étranger. La moitié d’entre eux déclare avoir l’intention d’acheter au moins un bien immobilier (52 %), et plus d’un quart (29 %) le fera en France.
Sans surprise, le top 3 des zones qui attirent le plus les expatriés : l’Île-de-France (26 %) dont 20 % à Paris, la région PACA (24 %) et la Nouvelle Aquitaine (23 %).
Cependant, l’accès à la propriété est plus complexe pour les expatriés français. Seuls 30 % d’entre eux sont propriétaires en France contre 57 % des résidents français . Les prix de l’immobilier, que ce soit à l’étranger (56 %) ou en France (45 %), sont dissuasifs. Par ailleurs, 36 % des interrogés considèrent la fiscalité comme un frein important pour l’achat d’un bien en France contre 11 % pour un achat à l’étranger. La moitié des répondants estime qu’acheter dans leur pays de résidence est plus intéressant fiscalement (51 %) et plus rentable qu’en France (49 %).
Enfin, la difficulté d’accès au crédit pour un investissement en France est mentionnée par 24 % des interrogés, des chiffres plus élevés en Afrique et en Asie (33 %). Seuls 10 % des expatriés d’Amérique du Nord trouvent que la France est plus propice à l’obtention d’un financement contre 69 % dans leur pays de résidence.
Des Français expatriés investissent dans leur pays d’accueil
• Parmi les répondants, 77 % se déclarent propriétaires.
• Plus de deux tiers (64 %) possèdent un bien dans le pays où ils vivent, et pour 60 %, il s’agit de leur résidence principale.
• 58 % des expatriés considèrent que la situation dans leur pays d’accueil est plus favorable pour investir.
Les expatriés sont nombreux à acheter un bien dans leur pays d’accueil : 64 % sont propriétaires et 27 % projettent d’acheter. L’expérience de l’étranger est donc une réussite pour la majorité de nos compatriotes : 51 % n’a aucune intention de départ et 81 % sont prêts à conseiller l’expatriation à leurs proches.
Le travail (34 %) et l’amour (29 %) sont les deux principaux moteurs de l’expatriation. Plus des deux tiers des interrogés estiment que leur pays d’accueil est le plus approprié pour exercer une activité professionnelle (68 % vs. 18 % pour la France), mais aussi pour créer une entreprise (64 % vs. 18 %) ou chercher du travail (64 % vs. 22 %). Ces chiffres expliquent en partie la durée moyenne de résidence à l’étranger : 22 ans (+2 points depuis 2022).
« Lettre à France »
• 48 % des répondants s’estiment encore plus attachés à la France depuis qu’ils en sont partis.
• 69 % déclarent identifier plus clairement ses atouts depuis leur départ à l’étranger.
• Parmi leurs préoccupations pour la France, la sécurité (28 %) arrive en tête, alors que c’est le pouvoir d’achat (50 %) qui anime les résidents français.
Près de la moitié des répondants (48 %) déclarent être encore plus attachés à la France depuis qu’ils en sont partis ; 69 % reconnaissent plus clairement ses atouts.
Parmi les expatriés souhaitant changer de pays (27 %), près de deux tiers d’entre eux (61 %) prévoient de rentrer en France.
La France tire son épingle du jeu dans deux domaines essentiels, la santé et l’éducation. 52 % des interrogés préfèrent la France pour le suivi médical et les séjours hospitaliers (31% considèrent la couverture santé comme la deuxième difficulté rencontrée dans leur pays d’accueil). 51 % plébiscitent la France pour la poursuite des études.
L’attachement à la France se traduit aussi dans les projets immobiliers, notamment pour préparer la retraite. Plus d’une personne sur deux (55 %) souhaite accéder à la propriété en France. Ils sont 48 % à estimer que la France est le pays le plus adapté pour prendre sa retraite. 44 % d’entre eux envisagent d’y investir pour disposer d’un pied-à-terre.
Pour en savoir plus
Regardez la conférence de presse du 16 février 2023 de l’Observatoire de l’expatriation.
Intervenants
- Vincent Joulia, membre du directoire de la Banque Transatlantique
- Angélique Devaux, notaire au sein de l’étude Cheuvreux
- Frédéric Micheau, Directeur général d’Opinionway
Animation par Julie Cohen Heurton, journaliste à BFM Patrimoine.
- 16 février 2023