Le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré abandonner le programme européen d’échanges pour les étudiants ERASMUS+. Ce programme européen sera remplacé par un programme national à vocation mondiale « Alan TURING » (célèbre mathématicien britannique) afin que les étudiants britanniques puissent aller étudier dans les meilleures universités partout dans le monde, et non plus seulement en Europe.
S’agissant des motifs du retrait du Progamme ERASMUS+, le Premier Ministre a invoqué notamment des questions de coût financier.
Effectivement, le Royaume Uni vivait une situation déséquilibrée depuis le début d’ERASMUS dans la mesure où ce programme reposait sur un système « d’échanges » d’étudiants (1 étudiant envoyé / 1 reçu), et que les étudiants britanniques étaient beaucoup moins nombreux à aller étudier en Europe que ne l’étaient les étudiants européens vers la grande Bretagne. Destination royale et rêvée pour une grande majorité d’étudiants, les grandes écoles françaises étaient souvent contraintes de payer – et faire payer – les places d’étudiants en GB parce que la balance d’échanges était trop déséquilibrée …
Quelles conséquences concrètes pour les étudiants français ?
Maintien des accords d’échanges en cours
Afin de garantir aux étudiants actuellement en universités en Grande Bretagne la pérennité de leur année, les échanges déjà prévus et/ou validés avant l’année 2020 ne sont pas annulés, même s’ils se déroulent après la fin de la période de transition.
Ce n’est donc qu’à compter de la rentrée universitaire 2021 que la fin des accords sera effective, les étudiants de l’Union européenne voulant étudier dans une université britannique (hors mobilité encadrée dans le cadre d’un partenariat de l’établissement d’origine et l’établissement britannique), devront alors payer des droits de scolarité majorés applicables aux étudiants internationaux.
A première vue, double peine financière pour les étudiants français
– Les droits d’inscription en université britannique risquent d’augmenter fortement si l’étudiant part hors (futur) accord de mobilité ; en effet, ce sont les tarifs « étudiants internationaux » qui s’appliqueront, de l’ordre 7.000 et 8.000 euros l’année, voire plus pour les établissements les plus prestigieux,
– Les étudiants français ne pourront plus bénéficier de la bourse mensuelle ERASMUS versée par la France pour partir en échange en GB.
Mais des accords bilatéraux existent déjà – hors ERASMUS – entre des établissements français et britanniques
Certains établissements bénéficient déjà de conventions d’échanges avec des établissements britanniques hors programme ERASMUS+, qui permettront aux étudiants de continuer à étudier en GB aux mêmes conditions qu’avant le Brexit.
Et des accords bilatéraux sont à venir dans le cadre du « Programme Turing »
Le retrait de la Grande Bretagne d’ERASMUS+ ne signifie en aucun cas que les universités britanniques ne vont plus recevoir d’étudiants internationaux, dont les français. En effet, l’objectif du futur Programme Turing est de signer des conventions d’échanges avec les meilleures universités du monde entier et laisse à penser que de tels accords vont être signés avec des établissements français. La particularité du système français des grandes écoles ne devrait pas être un frein à la signature de conventions signées entre ces écoles supérieures et les établissements britanniques, au même titre que les universités françaises.
Quid de la reconnaissance des diplômes ?
Tout diplôme britannique garde sa reconnaissance en France, la validation des crédits ECTS n’est effectivement pas remise en cause.
Quelles sont les formalités administratives nécessaires pour étudier en GB en 2021 ?
Le passeport devient obligatoire à compter du 1er octobre 2021
Jusqu’au 1er octobre 2021, une carte d’identité suffit pour entrer sur le territoire britannique. À compter de cette date, le passeport sera exigé.
Dans certains cas, un visa pourra être demandé
À priori, le visa ne sera pas obligatoire pour des séjours d’études de moins de 6 mois, mais des autorisations pourraient être demandées afin de vérifier la véracité du statut d’étudiant.
Pour une période d’études plus longue, de 6 à 11 mois, des formalités supplémentaires seront à remplir, notamment via le « short-term students » (qui permettra peut-être de travailler en plus de suivre des études, mais encore à préciser par la GB).
Fin de la carte européenne d’assurance maladie
La carte européenne d’assurance maladie (CEAM) n’est désormais plus valable en Grande Bretagne.
Une exception toutefois pour les étudiants dont le cursus a commencé avant le 31 décembre 2020, la carte reste valide jusqu’à la fin de leur cursus.
Pour les futurs étudiants, il sera nécessaire de souscrire une assurance auprès de la caisse des français à l’étranger (ou d’un organisme privé).
De nouvelles précisions sur le programme Turing devraient être annoncées dans les semaines ou mois à venir, à suivre…
Elisabeth Laurent
Responsable des partenariats et coordinatrice internationale chez Acadomia
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