Que vous ayez le cœur qui traine dans la rue Fontaine ou que vous regardiez passer la Seine sous le Pont Mirabeau, il ne vous laissera pas indifférent. Artiste sensible et poétique, Marc Lavoine est comme le bon vin, il traverse le temps avec délicatesse et élégance. Interview intimiste cette semaine avec notre partenaire JE SUIS MUSIQUE.
MARC LAVOINE L’enfance au cœur
Avec « Adulte jamais » qui marque l’apogée de 40 ans d’une carrière exemplaire, constellée de tubes populaires, élégants et intemporels, Marc Lavoine signe un de ses plus beaux albums, mais aussi un de ses plus intimes, tant il s’y raconte au plus près de l’homme qu’il est devenu, à l’aube d’une nouvelle décennie. Plus que jamais attaché à ses racines et à cette enfance en banlieue parisienne qui ne le quitte pas, l’acteur-chanteur-écrivain et coach de la nouvelle saison de « The Voice », y décline plus que jamais ses immuables valeurs humanistes et son amour inconditionnel pour une certaine poésie du quotidien.
À cette occasion, l’artiste protéiforme, boulimique de travail, a pris le temps de nous recevoir chez lui, dans son chaleureux appartement-musée du Quartier Latin, aux murs animés de ses dessins, photos et collages rendant hommage aux grands noms qui l’ont inspiré.
Nous y avons redécouvert Lavoine sous les traits d’un homme nouveau, plus serein et concentré sur l’essentiel, mais toujours aussi généreux, altruiste, passionné, curieux et avide de nouvelles émotions artistiques : le secret sans doute de son éternelle jeunesse…
Ce qui frappe d’emblée sur ton nouvel album, « Adulte jamais », c’est cette photo de toi adolescent : de quand date-t-elle ?
Il faut savoir que j’ai été gros jusqu’à âge de 12-13 ans, juste avant de prendre 20 centimètres en une année. D’un seul coup, je me suis retrouvé tout mince. Quand j’ai commencé à perdre du poids, j’ai eu mal partout, car je grandissais. Cette photo remonte à la période qui a suivi : j’avais la raie des cheveux au milieu, donc je dirais que j’avais autour de 15 ans, presque 16 ans. Elle a été faite par mon frère Francis, et on l’a mise en page en reprenant les codes de la première compilation de Bowie. On a repris la même typo et la même bande rouge dans le livret.
Quel souvenir gardes tu de cet ado ? Qu’aurais tu envie de lui dire aujourd’hui ?
Je me garderais bien de lui dire quoique ce soit : je n’aime pas trop donner des conseils. Même dans The Voice, ça me met mal à l’aise. Disons simplement que si j’étais son copain ou son frère, j’essaierais de le mettre tout de suite en situation. Je l’inviterais à construire quelque chose ensemble, comme écrire un texte, faire du théâtre ou un film. D’ailleurs, on avait fabriqué un film à cette époque, que j’ai toujours et qui s’appelle « Le cancre ». Je devais avoir 16 ans, et le thème de Pasolini qui a inspiré la chanson « Adulte jamais » y était déjà présent. Quand on ne se retrouve pas dans une société, comme souvent à l’adolescence, on se met en mouvement et on se prépare pour le voyage, celui de la vie… J’habitais alors dans une banlieue, proche de celles des films de Jacques Higelin ou de Jacques Tati, comme « Mon oncle », un endroit où cohabitaient des fermes avec des vaches, et les premiers HLM. LIRE LA SUITE
Propos recueillis par Eric Chemouny et Gregory Guyot pour JE SUIS MUSIQUE, le magazine digital de la musique élégante et populaire.
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Crédits photos sur le site JE SUIS MUSIQUE
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- 13 avril 2022