Gainsbourg dans JE SUIS MUSIQUE

A l’occasion de l’ouverture événement de la Maison Gainsbourg, notre partenaire JE SUIS MUSIQUE nous replonge dans les secrets du 5bis rue de Verneuil avec l’interview souvenir de l’ami et photographe du grand Serge, Tony Frank, issue des archives du magazine digital. Passionnant et historique !

TONY FRANK : SERGE GAINSBOURG & MOI…

De Johnny Hallyday à Véronique Sanson, en passant par Mick Jagger, Barbara, Bob Dylan ou Michel Polnareff, les plus grandes stars se sont livrées à l’objectif du talentueux Tony Frank.

Photographe devenu aussi légendaire que ses illustres modèles, il a aussi et surtout réalisé les plus beaux clichés de Serge Gainsbourg, dont il avait réussi à gagner la confiance et surtout l’amitié. A l’occasion de la publication de son magnifique ouvrage «Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil », préfacé par Charlotte Gainsbourg, nous ouvrant les portes du mythique hôtel particulier où le génie a vécu pendant plus de 20 ans et créé ses plus belles chansons, nous avons rencontré le photographe pour évoquer leur riche collaboration, et la confection minutieuse de ce livre d’art, aux images rares et précieuses…

JSM : Comment avez-vous rencontré  Serge ?

A la fin des années 60, sa maison de disques Philips m’avait demandé de faire une pochette de disque. Je me suis pointé chez lui, un samedi matin, à 11 heures. A l’époque, on sortait beaucoup le soir à Saint-Germain-des-Près, jusqu’à 4 ou 5 heures du matin. J’avais du très peu dormir du coup. Il y avait un peu de soleil. J’ai frappé à la porte ; il l’a entrouverte, l’air un peu gêné, presqu’aussi intimidé que moi. Il m’a demandé si j’allais bien ; j’ai répondu que oui, même si je n’avais dormi que trois ou quatre heures. Il m’a rétorqué qu’il avait tout ce qu’il fallait, mais qu’il lui manquait des citrons. Je ne comprenais pas bien, mais on est ressorti acheter deux citrons chez l’épicier du coin. Une fois rentrés, il a pris deux verres, les a remplis d’une dose de vodka, d’une autre de jus de tomate, arrosé de Worcestershire, la sauce anglaise, et de Tabasco. Et il a pressé les deux citrons par dessus. C’était en quelque sorte un Bloody Mary, mais avec des dosages façon Gainsbourg, en inversant les doses de tomate et de vodka. Il m’a dit : « buvez-ça, car si vous avez peu dormi, moi je n’ai pas dormi du tout ! ».

Moi qui avais pourtant l’habitude de boire de l’alcool à l’époque, y compris des choses très pimentées, j’ai eu du mal à finir mon verre… Effectivement, ça décrassait ! On a fait les photos dans la cour de sa maison : au final, au lieu de ne faire qu’une pochette, les photos ont servi pour cinq pochettes et une de ces photos est celle dont il disait qu’elle était sa favorite. D’ailleurs, toutes les « femmes » de sa vie, Jane, Charlotte et Bambou, ont un tirage de cette photo chez elles. Bambou m’a même raconté qu’il voulait la mettre sur son passeport, mais que ça n’avait pas été possible parce qu’il a une clope à la main dessus…

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Propos recueillis par Eric Chemouny et Gregory Guyot pour JE SUIS MUSIQUE, le magazine digital de la musique élégante et populaire.
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Crédits photos sur le site JE SUIS MUSIQUE

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