Retour sur le baromètre 2025 d’Expat Communication

Le 1er décembre dernier, Expat Communication présentait les résultats de son baromètre annuel en présence de notre ministre de tutelle Eléonore Caroit. Un rendez-vous désormais incontournable pour mieux comprendre les défis et les aspirations des Français de l’étranger.

Nous vous proposons de revenir sur les grands enseignements de cette enquête 2025 à laquelle plus de 16 625 expatriés ont répondu. Tour d’horizon sur quatre sujets clefs : vie quotidienne, travail, éducation, santé.

La vie quotidienne hors de France

Moral au beau fixe 

72% des expatriés disent avoir plutôt bon moral, un chiffre qui confirme la tendance des années passées. L’expatriation reste donc une expérience plébiscitée, surtout dans les pays d’Asie.
Le baromètre montre en revanche, cette année encore, un moral des femmes toujours en dessous de celui des hommes (69% contre 73%). Le conjoint suiveur trouve visiblement plus difficilement sa place dans cette aventure à l’étranger (isolement, manque de perspective professionnelle).
A noter : en expatriation, le moral est meilleur quand on a 3 enfants (73/100) plutôt qu’un seul (69/100) ! La famille est sans doute un levier qui participe à la dynamique d’intégration.

Bien à l’étranger mais toujours attachés à la France

Les expatriés construisent pour 48% d’entre eux leur cercle sociale dans la mixité avec une répartition plus ou moins équilibrée entre communauté française et communautés locale/étrangère.
Même après de longues années, le lien avec la France reste fort : la moitié des répondants continue de se sentir chez eux en France et 46% d’entre eux suivent quotidiennement l’actualité française (alors que 31% seulement suivent celle de leur pays d’accueil).

On ne peut pas tout dire partout !

Seuls 43% des répondants déclarent pouvoir s’exprimer librement dans leur pays d’accueil. Ce malaise, observé en Chine sans surprise, est grandissant dans d’autres pays et notamment aux Etats-Unis où seulement 37% des interrogés disent pouvoir s’exprimer sans aucune restriction.

Côté Finances et patrimoine, tout va bien si on ne pense pas à demain

7 personnes sur 10 estiment que leur niveau de vie est meilleur que dans leur pays d’origine et 75% disent que leur situation financière est confortable. Ils sont 80% à mettre de l’argent de côté, répartissant leur épargne entre pays d’accueil et pays d’origine.
En revanche, 63% sont préoccupés par le financement de leur retraite. En matière de transmission patrimoniale, les chiffres sont aussi inquiétants puisque 57% n’ont pris aucune disposition.
Et enfin, 71% n’ont pas rédigé de testament.

L’expérience de l’expatrié en entreprise (pour cette étude, le panel des répondants est à 50% international)

Au départ, ça patine un peu

76% des personnes interrogées ont été accompagnées par leur entreprise, mais principalement sur le volet administratif. Seulement 3% des conjoints déclarent avoir bénéficié d’un soutien, or 23% le considèrent nécessaire.
Un accompagnement plus global de la part des entreprises est attendu par les familles (scolarité, accompagnement professionnel du conjoint suiveur).

Sur place, pas facile pour les conjoints

Seuls 52% des conjoints suiveurs exercent une activité professionnelle avec un écart net entre les hommes (60%) et les femmes (48%). Et 60% n’ont pas pu négocier de package d’expatriation.

L’expatriation, un tremplin pour gagner en compétences mais…

Au retour, les personnes reconnaissent avoir acquis et développé de nombreuses compétences : management interculturel, adaptabilité, communication en contexte internationale, vision stratégique… 85% estiment que leur expérience est à la hauteur de leurs attentes mais 55% seulement considèrent qu’elle est valorisée à leur retour. Un chiffre qui explique en partie que 75% des expatriés jugent le retour plus difficile que le départ.

La santé loin de son pays d’origine

Pour l’assurance santé, des modes de souscription multiples

Les répondants ont surtout opté pour la combinaison CFE + complémentaire privée, suit l’assurance privée seule, puis l’assurance locale ou le maintien de la sécurité sociale française lorsque c’est possible. 35% souscrivent avant le départ, 31% à l’arrivée et 26% plusieurs mois après l’arrivée.
6 expatriés sur 10 choisissent leur assurance santé sans comparer et 74% lui restent fidèles.
A noter : 8% des personnes interrogées n’ont aucune couverture santé.

Des soins entre pays d’accueil et pays d’origine

Les personnes interrogées favorisent pour 64% d’entre elles la médecine privée dans leur pays d’accueil, se méfiant du système public local. Une personne sur 2 est retournée dans son pays d’origine pour se faire soigner. Le lien avec le système français reste fort : même sans cotiser, les répondants lui attribuent une note d’importance de 3,8/5.

Coût des prestations, coup de frein sur les soins

Les Assises de la Protection Sociale des Français de l’étranger ont déjà mis en lumière ce point. Le coût de la santé est un véritable enjeu pour les Français de l’étranger. Les résultats du baromètre sont saisissants : 34% des personnes interrogées renoncent aux soins pour des questions de budget et 50% trouvent que les coûts ont augmenté. Seuls 48% des répondants se soignent comme ils le feraient dans leur pays d’origine.

L’école à l’étranger

Le choix du système : souvent français, parfois international et rarement local

Pour 55% des répondants, le choix s’est porté sur une scolarisation en école française. Les parents ont sélectionné ce système pour sa langue d’enseignement, ses qualités académiques, sa préparation aux études supérieures.

L’intégration : un vrai défi jusqu’au retour

Si 59% des enfants s’adaptent bien à leur nouvel environnement scolaire, 1 enfant sur 5 a besoin d’être soutenu : accompagnement psychologique, cours de langue ou soutien académique.
Les  difficultés d’intégration que rencontrent les enfants à l’école existent à l’arrivée dans le pays d’accueil mais plus encore au retour dans le pays d’origine. Ex : 45% disent avoir des problèmes sociaux au retour contre 42% pendant la période d’expatriation, et pour les difficultés scolaires, c’est 45% contre 27%.

Les frais de scolarité pèsent lourd dans le budget !

66% des familles prennent en charge elles-mêmes les frais de scolarité de leurs enfants, 84% ne bénéficient d’aucune aide. Pour assumer ces frais, les familles disent procéder à des arbitrages contraints.
Il est intéressant de noter que 43% des personnes interrogées ignorent l’existence des bourses scolaires.

Dans cet article, nous n’avons présenté qu’un extrait des résultats du baromètre 2025 d’Expat Communication.  Pour aller plus loin, retrouvez  plus d’informations sur l’enquête ici. 

A l’occasion de la restitution du baromètre, Expat Communication a remis pour la première fois les prix Expat Communication en vue de distinguer les politiques d’entreprise les plus innovantes en matière d’expatriation. Retrouvez les lauréats de l’édition 2025 ici.  

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