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Takata est un équipementier japonais qui a fait faillite en 2017, après avoir avoué la falsification des tests de sécurité et la dangerosité de ses airbags. Dans les années 2000, ce géant des airbags commence à utiliser du nitrate d’ammonium (explosions du port de Beyrouth et de l’usine AZF à Toulouse) pour gonfler ses coussins de sécurité. Ce gaz instable et résistant très mal à la chaleur, l’humidité, l’usure des véhicules, permet à Takata de faire de très importantes marges financières et d’inonder le marché automobile international.
Pourquoi le sujet des airbags défectueux est aujourd’hui d’actualité ?
Parce que huit ans après la faillite de Takata, il reste partout dans le monde des millions de véhicules équipés d’airbags défectueux et que des personnes décèdent encore aujourd’hui. La dernière victime est décédée le 30 janvier 2025 à la Réunion.
Les rappels des constructeurs automobiles ont été, selon les pays, plus ou moins discrets, efficaces, suivis. Les marques automobiles étant les seules à détenir les informations liées aux équipements de leurs véhicules, la diffusion des données reste opaque. Ce qui explique que certains Etats aient décidé d’encadrer ces rappels : Malaisie, Japon, Chine, Corée du Nord, Australie, Etats-Unis, …
Comment savoir si mon véhicule est concerné par l’équipement d’un airbag défectueux Takata ?
Pour vérifier si vous êtes concerné, il faut vous rendre sur le site de la marque de votre véhicule, une page Rappels/Recall est généralement disponible et vous proposera de vérifier votre numéro VIN (numéro de châssis du véhicule de 17 caractères) et vous indiquera la démarche à suivre.
Selon les pays, de nombreuses listes de marques et modèles ont circulé, certains modèles sont rappelés par année de mise en circulation ce qui signifie que ne pas être concerné aujourd’hui ne veut pas dire ne pas être concerné du tout, il y a deux générations d’airbags défectueux et seul le premier peut être rappelé car estimé plus dangereux, … Il reste que des informations sur les rappels d’airbags Takata sont disponibles sur certains sites de ministères des transports, d’organisations de sécurité routière, de superviseurs automobiles. La presse est aussi un bon canal pour se tenir informé(e) de la situation et surveiller les nouveaux rappels, stop drive, marques et modèles concernés.
Quelques exemples :
– Etats Unis : Takata Recall – Air Bags Repaired / Remaining by Manufacturer (#) | Department of Transportation – Data Portal
– Nouvelle Zélande : https://nzta.govt.nz/vehicles/choosing-the-right-vehicle/recalls-and-damaged-vehicles/recalled-takata-airbags-what-you-need-to-know/
– Europe : le site Safety gate est censé faire état de tous les rappels de produits dangereux non alimentaires mais nous avons noté que tous les rappels « airbags défectueux Takata » n’y apparaissaient pas https://ec.europa.eu/safety-gate-alerts/screen/search
– France : (19 marques automobiles étaient listées le 7 janvier 2025, elles étaient 30 le 20 février 2025) https://www.ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata
Quel est l’ampleur de ce scandale industriel du secteur automobile ?
Des données par pays sur le nombre de véhicules concernés, modèles réparés, accidents, victimes décédées et blessées, ne sont pas centralisées et accessibles facilement. Selon les informations recueillies, on compte 28 décès aux Etats-Unis, 7 en Malaisie en date du 2 juin 2018, 18 en France, plusieurs en Grèce et en Italie, et des accidents survenus il y a plusieurs années trouvent aujourd’hui leurs explications.
Les automobilistes dont le véhicule est concerné et rappelé, rencontrent par ailleurs de grandes difficultés à faire changer leurs airbags : service injoignable, rendez-vous à plusieurs mois, pas de mise à disposition de véhicule de courtoisie, …
Le cabinet Coppet Avocats accompagne et défend 11 victimes blessées et 9 familles de victimes décédées et a demandé, mi-janvier 2025, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire en France, pour faire la lumière sur la gestion des rappels effectués par les constructeurs automobiles et les mesures coercitives qui auraient pu être prises pour éviter les drames humains et celles qui doivent l’être pour préserver la sécurité des automobilistes encore concernés.
Coppet Avocats www.coppet-avocats.fr
- 27 février 2025