Vivre à l’étranger n’empêche pas de cultiver son attachement à sa région d’origine. Laurent Rigaud, grand voyageur qui est installé depuis quinze ans aux Émirats arabes unis, peut en témoigner. Membre de l’UFE depuis plus de vingt ans, il n’a de cesse de promouvoir sa Savoie natale.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vivre à l’étranger ?
Mon itinéraire professionnel ! Après avoir étudié à l’école hôtelière de Chamonix, j’ai travaillé durant deux saisons en France puis j’ai eu l’opportunité de partir en Angleterre pour apprendre l’anglais, une nécessité pour la plupart des jeunes qui se destinent à ce type de métiers, d’autant que Londres est aussi une plateforme incontournable dans ce secteur de l’hôtellerie-restauration. J’y ai vécu quatre ans, puis en passant par hasard devant l’ambassade d’Australie j’ai vu que le pays recherchait des maîtres d’hôtel et des cuisiniers français pour aller travailler là-bas. Après cette expérience australienne j’ai ensuite travaillé dans une dizaine de pays, ce qui m’a permis d’étoffer mes compétences professionnelles. Je suis enfin arrivé aux Émirats il y a quinze ans, à Abou Dabi, en tant que directeur d’hôtel pour le groupe Intercontinental.
Avez-vous l’occasion de revenir dans votre région natale ?
Oui, je siège en tant qu’élu de l’Assemblée des Français de l’étranger et je me rends chaque année à Paris pour assister à deux sessions qui ont lieu en mars et en octobre. Dans ces occasions je profite de cette présence en France pour rejoindre ma Savoie ! Je m’y rends chaque été dans mon village de la vallée des Entremonts pour, au final, être présent ici trois ou quatre fois par an.
Vous êtes un parfait ambassadeur de la Savoie…
Vous ne croyez pas si bien dire car l’office de tourisme Savoie-Mont-Blanc a créé le statut d’ambassadeur de la région et je suis heureux d’avoir fait partie des premiers à endosser ce rôle. Je suis aussi président de Savoyards du monde, une association créée en 1933 – qui s’appelait alors l’Union mondiale des Savoyards et qui regroupait principalement les associations de Savoyards de Paris ; elles étaient une trentaine à l’époque ! Il s’agissait en fait de mutuelles, donc bien avant la naissance de la Sécurité sociale, qui rassemblaient des Savoyards issus d’une même vallée ou de quelques villages. À l’image des valeurs de l’UFE, il s’agissait là d’une logique d’entraide et de solidarité. Chaque personne qui venait s’installer à Paris payait une cotisation qui servait de soutien en cas d’accident, de décès, etc. D’ailleurs certaines de ces associations existent toujours à Paris, mais aussi à Lyon, Grenoble, ou encore sur la Côte d’Azur. De mon côté j’ai créé l’Association des Savoyards aux Émirats arabes unis il y a huit ans. Elle rassemble actuellement environ 200 membres, et fait partie de la fédération des Savoyards du monde qui comprend une trentaine d’associations membres. Nous sommes actuellement dans une dynamique d’extension et de rajeunissement de l’association pour étoffer notre réseau, à l’image par exemple des Bretons ou des Alsaciens, car les Français sont coutumiers de ce type d’associations régionales.
Quel regard portez-vous sur Dubaï ?
C’est une ville en pleine évolution depuis vingt ans, chaque jour apporte son lot de nouveautés. Les regards sont bien sûr tournés vers l’Exposition universelle qui aura lieu ici en 2020, et de nouveaux chantiers sont en cours. On sent un dynamisme extraordinaire. Lorsque je suis arrivé ici il y a quinze ans nous étions 2 000 Français, aujourd’hui nous sommes 25 000 ! Beaucoup de jeunes travaillent dans les nouvelles technologies – c’est notamment le cas de mon fils qui lance son entreprise ! – et il existe ici une réelle liberté d’entreprendre, avec des contraintes moindres que celles que l’on rencontre en Europe. La vie est agréable, il fait toujours beau et les gens sont sympathiques. On vit dans un environnement très international, d’ailleurs aujourd’hui les Émiriens ne représentent plus que 12 % de la population. On peut être invité à un dîner et se retrouver autour d’une table avec dix personnes et autant de nationalités différentes. Ce multiculturalisme est vraiment enrichissant.
Toujours fidèle à l’UFE ?
Plus que jamais. Je suis membre de l’Union depuis plus de vingt ans, où j’ai assuré la présidence de plusieurs représentations. À Dubaï, la situation est un peu particulière car la diversité des associations n’est plus tolérée comme par le passé. Une loi avait été instaurée en ce sens dans les années 1990 mais n’était guère suivie d’effet. Aujourd’hui les autorités du pays ont souhaité structurer plus formellement les entités et nous avons donc décidé de nous réunir au sein d’une fédération d’associations qui s’appelle le French Community Club et qui comprend à la fois la représentation de l’UFE, l’UFE Avenir, mais aussi les associations de Savoyards, d’Alsaciens, etc. Chaque entité réalise ses activités mais est rassemblée et identifiée sous cette « bannière » du French Community Club. Au sein du comité exécutif de cette instance on compte quatre membres de l’UFE et quatre membres des Savoyards du monde. Je profite aussi de l’occasion qui m’est donnée pour saluer François Barry Delongchamps, le nouveau président de l’Union, qui succède à Gérard Pélisson qui a beaucoup œuvré pour le développement de l’UFE. C’est une transition importante et je pense que François Barry Delongchamps va mener l’UFE sur une nouvelle dimension. Il a tout mon soutien et je forme le vœu que notre Union continue sur la voie qu’elle s’est tracée.
Retrouvez l’intégralité de cet article dans La Voix de France- Magazine de l’Union des Français de l’Etranger – n°569
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