Le 2 décembre dernier, date anniversaire du Sacre et d’Austerlitz, Le Souvenir Français em Portugal et l’UFE Algarve ont organisé autour d’un déjeuner à l’hôtel Tivoli Marina à Portimão une commémoration autour de Napoléon.
Discours d’introduction de Patrick Mangin, Président de l’UFE Algarve et Délégué général du Souvenir français au Portugal
« Chers compatriotes, chers amis,
Vous savez pourquoi nous sommes réunis ici, loin de France, aujourd’hui anniversaire du sacre et d’Austerlitz.
Cette commémoration de Napoléon et de la Grande Armée se veut simple, mais digne en l’honneur de notre histoire qui est et a toujours été un sujet politique bien d’actualité en cette période électorale.
Après ce discours, vous aurez droit pendant le déjeuner à une présentation de Philippe Mazière relative au caractère insolite de la personnalité de Napoléon, puis le déjeuner sera 2 à 3 fois interrompu par des textes choisis mais courts.
Depuis plusieurs mois, des femmes et hommes politiques de gauche, comme de droite d’ailleurs, réprouvent les commémorations relatives au Consulat et au Premier Empire en employant des mots dont ils connaissent visiblement la sonorité tout en en ignorant le sens : « Fossoyeur de la République », « tyran génocidaire » pourquoi pas « pédophile », pourquoi pas « végan ou LGBT » ?
Ce vocabulaire de sans culottes sert mieux la cause des militants que celle des historiens. A quoi bon écrire des livres, Napoléon n’en manque pas où la moindre décision administrative, politique, militaire au consulat et de l’Empire est commentée, détaillée, contextualisée si personne ne prend la peine de les lire avant de s’exprimer ?
La chose est d’autant frappante si on la compare à la Révolution française. Cette dernière érigée en référence par des hommes politiques de premier rang, parfois les mêmes qui passent Napoléon à la mitraille de l’ignorance. Il leur suffit de prononcer le mot « Révolution » pour justifier n’importe quel raisonnement, n’importe quelle conviction.
Quoi de commun entre l’esprit constitutionnel de 1789, l’abolition de la monarchie en 1792, la normalisation des tribunaux arbitraires en 1793, l’assassinat des girondins la même année, la république directoriale de 1795 ? La récupération de l’histoire à des fins politiques n’est pas nouvelle ; de même, c’est évident et c’est le cas depuis sa création comme matière de l’université dans la moitié du XIXème siècle.
Cela étant, le consensus relatif au travestissement de la révolution est incompréhensible en comparaison de l‘intolérance vis-à-vis de l’Empire. Pourquoi la nuance vaudrait pour l’une et non pour l’autre ? Il suffit de dire « Napoléon » comme on dit « coca cola » pour résumer une époque au moins aussi complexe que les premières années de la Révolution française.
Le premier consulat, au terme duquel Napoléon est premier magistrat civil pour dix ans, diffère du second où il détient le pouvoir à vie ; quant à l’empire de 1804, une restauration monarchique d’ordre constitutionnel et républicain, qu’a-t-il à voir avec le tournant autoritaire et, disons, démiurgique, de 1810 à la parenthèse, qu’on pourrait qualifier de libérale des cent-jours ?
Ces nuances ne sont pas secrètes à ces contempteurs de lire mettons, quoi, cinq livres pour cesser de répéter des bêtises. Quant au ton comminatoire qu’ils emploient, il est inacceptable pour ne pas dire impolis, indigne des femmes et hommes de culture qui se prétendent tels.
Tout si étudier Napoléon revenait à être la cible d’une rhétorique digne de cascadeurs de la pensée, facétieux, inconséquents qui préfèrent leur orgueil à leur matière. Dire une sottise même pour se faire plaisir, n’est pas si grave, la dire à dessein le devient. Questionner l’emploi du terme «célébration» n’est pas indigne, le terme mérite d’être discuté quand il est appliqué au domaine de l’intelligence, mais feindre d’ignorer l’importance du règne de Napoléon dans l’organisation de la communication, le droit n’étant qu’un outil de cette dernière, entre les citoyens, de leur rapport à la chose publique, à l’état, à la souveraineté, pourquoi pas à l’honneur est incompréhensible, sauf à sortir de deux cent ans de coma.
La France est avec l’Allemagne le premier pays à avoir eu l’ambition d’ériger l’histoire en science. Pour être vaine parce qu’impossible, cette tentative n’en était pas moins noble et ambitieuse. Voilà pourquoi les débats relatifs à l’histoire ne doivent pas se tenir dans des champs de foire dédiés au militantisme. Sans quoi le bicentenaire ne serait qu’un mauvais remake de Peppone et de Don Camillo.
La violence, comme la vulgarité, est à la fois preste et envahissante. C’est une vague de boue sous laquelle les idées, les raisonnements et les livres disparaissent. La dignité est une digue ; l’intégrité un code.
Alors, Le Souvenir Français (association mémorielle forte d’environ 90 000 adhérents dont je suis le délégué général au Portugal) et l’UFE Agarve vous remercient, non pas de célébrer mais de commémorer Napoléon et sa Grande Armée.
Cette journée a été pensée, conçue par Marie Christine, Alain Blouin, nos couturières et couturiers (Corrine et Simonic présents). A l‘origine de cette idée il y a eu Jean Marie dont nous saluons la mémoire et qui est présent parmi nous.
Merci à eux, merci à vous d’honorer cette journée. Aussi, Corrine, reçois-en témoignage d’amitiés ce modeste bouquet de fleurs. »
Plusieurs intervenants se sont succédé pour saluer la mémoire de l’Empereur en voici quelques extraits…
Le soleil d’Austerlitz.
Le 2 décembre 1805, au petit matin, quand le brouillard qui entourait le plateau de Pratzen se dissipa et quand parut dans le ciel dégagé un soleil éclatant, Napoléon, comme s’il n’avait entendu que ce moment, déganta une de ses belles mains blanches, fit de son gant un geste aux maréchaux et donna l’ordre d’engager la bataille. Les maréchaux Ney, Soult, Davout, Lannes, Bernadotte et Murat galopèrent dans différentes directions et au bout de quelques minutes, les forces principales de l’armée française se portèrent rapidement vers le plateau de Pratzen. Ainsi débuta le jour anniversaire du sacre, la plus belle des batailles livrées par Napoléon.
Son plan était simple, marqué de l’avis unanime du sceau de génie : acculer l’ennemi à la faute en faisant soi-même une faute. On connait la suite…
La bataille coûta aux austro-Russes 15 000tués ou blessés, 30 000 prisonniers contre côté français 1305 tués et 6940 blessés. Les conséquences européennes de cette bataille furent énormes : coup fatal au Saint Empire Romain Germanique qui s’effaça devant une Confédération du Rhin dominée par Napoléon.
Le 3 décembre, Napoléon dicta sa fameuse proclamation à la Grande Armée : « Soldats je suis content de vous…vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire…Mon peuple vous recevra avec joie, et il vous suffira de dire : « j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on vous réponde : « voilà un brave ! ».
Napoléon et ses grognards
Tout d’abord qu’est-ce un grognard ?
Un soldat, portant moustache et favoris en crosse de pistolet, des cheveux longs portés en cadenettes avec la queue et un anneau d’or à l’oreille droite : voilà la silhouette d’un grognard.
Ce grognard qui ne cesse de se plaindre de ses conditions de vie d’où son surnom ( marches forcées et longues , mal chaussés, se nourrissant sur place), mais qui est stimulé par l’appétit de gloire et de reconnaissance sociale, ayant un lien quasi-mystique avec l’Empereur. Un soldat se plaisant à montrer sa nature généreuse et sa réelle dévotion pour la France. Mais qui se montre plus encore prêt au sacrifice au service de Napoléon qu’au service de la patrie.
Napoléon, à la différence des anciens rois, lui, partage le quotidien de ses grognards. Il vit au milieu de ses hommes et se contente d’une simple tente, partageant même l’ordinaire des repas. Il y gagne une popularité jamais démentie depuis.
Ce sont là les qualités d’un Grand qui s’est affirmé comme le plus grand stratège des temps modernes, même si les troupes coalisées et son ambition dévorante auront raison de son art de la guerre.
Napoléon : encore et toujours
Dans l’imaginaire commun, Napoléon c’est la France puissante et souveraine. Napoléon est partout dans nos vies.
Le bicentenaire de sa mort est l’occasion de comprendre les raisons de Napoléon à faire de la France la plus grande puissance du monde. Mais malgré les foisonnements des mémoires, des lettres, des croquis, des reliques et des récits, son histoire présente des zones mal éclairées, des incertitudes, des contradictions. Autant de faits que la raison a tenté de disséquer, et de failles que l’imagination s’est heurtée de combler.
La fabuleuse carrière de Napoléon, jalonnée de hauts faits, ressemble à celle d’Alexandre, il est l’égal d’Hannibal, de César et le digne successeur de Charlemagne.
Que l’on soit pour ou contre, Napoléon reste un mythe.
Mais aussi…
Une exposition de photographies de cet événement sera mise en ligne pour tous sur le site de l’UFE Algarve dans les jours qui viennent.